Letrain de la vie – Jean d’Ormesson À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant
Citation de Jean D Ormesson Trouvez la citation idéale de Jean D Ormesson parmi 107 citations, proverbe, phrase, dicton, interview ou bon mot. Page 1 sur un total de 6 pages. <12345Liste de citations - Jean D Ormesson - Toutes ses citationsLa politique est la forme moderne de la tragédie. Elle remplace sur notre théâtre la fatalité antique. L'avenir n'est à personne. J'essaie de le soumettre à ma volonté. La conversation - Jean d'Ormesson A chaque instant de notre vie, nous sommes en train de mourir. C ? est une chose etrange a la fin que le monde - Jean d'Ormesson J'aimais beaucoup ne rien faire. Dans cette activité suprême, j'étais presque excellent. Je ne m'ennuyais jamais. Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit - Jean d'Ormesson Nous avons roulé de progrès en progrès. Ils ont toujours tout changé de notre façon de sentir, de penser et de vivre. Ils n'ont jamais rien changé à notre humaine condition C ? est une chose etrange a la fin que le monde - Jean d'Ormesson Nous sommes des rats dératés qui courent dans tous les sens, des grelots déchaînés et sonores, des pantins ivres d'eux-mêmes, des nains aux rêves de géants. C ? est une chose etrange a la fin que le monde - Jean d'Ormesson J'ai fait des choses immenses et toutes petites . .. J'ai trop aimé, d'un côté, les batailles, les conquêtes, le pouvoir, de l'autre, la gaieté, la légèreté, l'ironie. J'ai eu un faible pour les livres. Et moi, je vis toujours - Jean d'Ormesson Ce qui était bien, c'était la vie. Pas la mienne, bien sûr. La vie tout court. J'ai beaucoup aimé ce bref passage dans notre monde. C'était bien - Jean d'Ormesson À l'enterrement de Malraux, on avait mis un chat près du cercueil, à celui de Defferre c'était un chapeau, moi je voudrais un crayon, un crayon à papier, les mêmes que dans notre enfance. Ni épée, ni Légion d'honneur, un simple crayon à papier. Livre d'entretien - Jean d'Ormesson De temps en temps, le soir, je sens quelque chose qui éclate en moi et qui m’inonde de bonheur. Et je le dis. J’aime ce monde où je vis, ce qu’il me procure et ce qu’il m’impose le soleil sur la neige, le bureau le lundi, la révolution demain, les wagons-lits, les femmes du monde, le courage et le désespoir, les questions sans réponse, la guerre et la paix, l’attente, les triomphes, l’insuccès, l’amour, presque rien. Quel bonheur d’être au monde ! et que tout nous soit donné !. Du côté de chez Jean - Jean d'Ormesson Rien n'est plus proche de l'absolu qu'un amour en train de naître. Le stupéfiant, le merveilleux, c'est que cet absolu naît du hasard. Dieu, sa vie, son oeuvre - Jean d'Ormesson Une beauté pour toujours. Tout passe. Tout finit. Tout disparaît. Et moi qui m'imaginais devoir vivre pour toujours, qu'est-ce que je deviens ? Il n'est pas impossible. .. Mais que je sois passé sur et dans ce monde où vous avez vécu est une vérité et une beauté pour toujours et la mort elle-même ne peut rien contre moi. Un hosanna sans fin. - Jean d'Ormesson Jamais le monde n'a été aussi bas, ronchonnait mon grand-père. Aussi veule, aussi médiocre. Il ne croit plus à rien si ce n'est à l'argent. Pour le soulever si peu que ce soit au dessus de lui-même, il faut descendre jusqu'au jeux de ballon qu sont la pâle réplique des jeux du cirque d'autrefois. Casimir mène la grande vie, Jean D'Ormesson, éd. Gallimard, 1997, p. 135 - Jean d'Ormesson Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère. Voyez comme on danse - Jean d'Ormesson Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants. Dans son discours de réception à l'Académie française, le 6 juin 1974. - Jean d'Ormesson Est-ce que vous croyez que l'Académie française assure l'immortalité ? Je ne pense à rien d'autre qu'au plaisir d'écrire et si possible à survivre pendant 20 ans, 30 ans. Ce n'est pas l'Académie qui assure l'immortalité. Ce qui assure l'immortalité, ce sont les livres. Entretien en 1977 - Jean d'Ormesson Je crois que c'est quelque chose d'exquis de se dire qu'on a à écrire une lettre à des amis ou qu'on a un travail à faire et de ne pas le faire en disant qu'on préfère volontairement laisser les choses se faire toutes seules ou bien peut-être par les autres. Au journal télévisé en 1971 - Jean d'Ormesson La paresse, c'est merveilleux parce qu'on abandonne les choses, on abandonne le monde mais en s'en rendant compte. Au journal télévisé en 1971 - Jean d'Ormesson Il est assez exact que j’ai peu conduit ma vie. J’ai horreur des vies programmées. Que la mienne ne l’a pas été, c’est peu dire. Entretien de 1989 - Jean d'Ormesson Mourir n'est pas gai, mais ce serait bien pire de ne pas mourir. La vie est belle parce que nous mourrons. Ce serait atroce que nous ne mourrions pas. Entretien de Jean d'Ormesson intime à Laurent Delahousse, dans le cadre de l'émission "13h15 le dimanche" sur France 2 en novembre 2013 - Jean d'Ormesson Il n'y a rien de plus intéressant que la vie, et la mort fait partie de la vie. La mort, c'est la vie. Vous savez pourquoi nous mourrons ? C'est parce que nous vivons. Et nous avons de la chance de mourir !. Entretien de Jean d'Ormesson intime à Laurent Delahousse, dans le cadre de l'émission "13h15 le dimanche" sur France 2 en novembre 2013 - Jean d'Ormesson Page 1 sur un total de 6 pages. <12345 - Albert Jacquard - Vladimir Jankélévitch - Jean Jaurès - Jean-Paul II - Carl Gustav JungLes naissances et les décès de personnages célèbresIls sont nés ce jour Jean D Ormesson - Découvrez notre sélection des meilleures citations et proverbes de Jean D Ormesson Alain Abbé Pierre Alphonse Allais Woody Allen Apollinaire Aragon Aristote Audiard Balzac Baudelaire Beigbeder Bible Christian Bobin Bouddha Brel Camus César Coco Chanel Paulo Coelho Céline Chruchill Coluche Confucius Coran Pierre Dac Dalaï-Lama Frédéric Dard Desproges Dictons Einstein Freud Mohandas Karamchand Gandhi Khalil Gibran Che Guevara Sacha Guitry Victor Hugo Martin Luther King Lao-Tseu Napoléon Ier Friedrich Wilhelm Nietzsche Platon Prévert Saint-Exupéry Sénèque Shakespeare Socrate Boris Vian Voltaire Oscar Wilde Jean Yanne
En2009, l’écrivain Jean d’Ormesson publiait un livre inattendu : L’Enfant qui attendait le train. C’est l’histoire d’un petit garçon qui rêve de Dans ce texte, Jean d’Ormesson prend l’image d’un train pour parler de la vie et des grands événements qui la rythment. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage… Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront même l’amour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage… Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec toi ! » Jean d’ Ormesson Letrain de la vie de Jean d’Ormesson, un texte puissant sur le sens de l'existence. À méditer ! - Vidéo Dailymotion Regarder en plein écran il y a 3 ans Le train de la vie de Jean d’Ormesson, un texte puissant sur le
“As far back as I can remember, I’ve always wanted to be Jean d’Ormesson.”Jean d’Ormesson m’a eu à l’usure. Du plus loin qu’il me souvienne, je l’ai toujours vu partout. Ses livres étaient dans la bibliothèque de ma mère, il passait à “Apostrophes” tous les vendredis, je le croisais chez le père d’Édouard Baer, j’ai même dîné chez lui quand sa fille vivait avec mon éditeur. Il me semble qu’il a incarné depuis 40 ans ce que doit être un écrivain français quelqu’un de brillant, aristocratique et élégant, qui dit du mal de lui-même et publie toujours le même livre. L’Académicien nous a reçu dans son hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine, situé à deux cent mètres de l’endroit où je suis né. Je ne dis pas cela pour me vanter de mes origines sociales mais pour expliquer cette discussion en forme de retour aux sources, cette conversation mondaine qui tourne au bilan. Je considère que Jean d’Ormesson est injuste avec lui-même. C’est un faux paresseux, un faux dandy, allez savoir, peut-être même un vrai Whisky ? Porto ? Vodka ?GQ Je veux bien un whisky avec deux glaçons. C’est gentil. J’ai lu que vous avez été à Louis Le Grand, où j’étais élève en seconde, première et terminale, quelques années après vous. Est-ce que vous avez des souvenirs de mon lycée ?JdO Oui. Je dois vous dire que je n’ai jamais été à l’école. Je ne sais pas ce que c’est que l’école. Mon père était diplomate et m’a traîné derrière lui comme une valise en Allemagne, en Roumanie, au Brésil. Et jusqu’à 15 ans je n’ai pas été à l’ Vous avez eu la même enfance qu’Amélie Nothomb, dont le père est Exactement. Et à 15 ans, je suis rentré pour quelques mois à Paris et j’étais à Louis le Grand, j’avais 14 ans, j’étais en seconde. Et c’était en 1938 je Et après vous êtes allé à Henri J’y suis resté quelques mois et ceux dont je me souviens le mieux, c’est mon professeur de Français et surtout mon professeur d’Histoire. Mon professeur d’Histoire était quelqu’un de très célèbre. C’était Bidault. Et j’aimais beaucoup Bidault qui était directeur de l’Aube et était très anti-Munichois. C’était en 1938 et moi à 13 ou 14 ans, j’étais aussi très anti-Munichois. Et j’ai retrouvé Bidault beaucoup plus tard en 1944, à la libération de Paris. Mon frère était dans la Résistance et il m’a dit “à 17, 18 ans, tu pourrais faire quelque chose”. On m’a donné une mitraillette que l’on m’a retiré aussitôt vu l’usage que j’en faisais. Et on m’a donné à porter les brassards avec la croix de Lorraine. Et j’arrive à Saint-François Xavier, mon sac tombe et tous les brassards se répandent par terre. Je me suis dit que j’allais être fusillé, puis les Allemands sont passés et n’ont rien vu, les passants m’ont aidé à reprendre le sac et j’ai été porter tout ça à un chef de la Résistance inconnu, j’ai aussitôt reconnu Bidault qui se souvenait de moi. Donc Bidault a été mon Maître à Louis le Grand et j’ai préparé Normale à Henri JMG Le Clézio vient d’avoir le Prix Nobel de Littérature, personnellement, je trouve ses livres très emmerdants. Est-ce que vous ne pensez pas que c’est une punition de la légèreté, que ce soit toujours des auteurs très sérieux, très corrects politiquement, qui aient le Prix Nobel, et jamais des gens légers ?JdO D’abord, je vais vous dire, je suis très content de ce Prix Nobel parce que conformiste comme je suis, je suis très content que la France ait eu le Prix Nobel. La culture française a été attaquée en Amérique et voilà que nous avons deux Prix Nobel, c’est formidable. Un en médecine, l’autre avec Le Clézio en littérature, c’est épatant. Il succède à une lignée très brillante qui commence par Sully Prudhomme, le premier Prix Nobel, et le dernier est Claude Ensuite il y a eu Gao Xingjian, naturalisé français. Ce n’est pas non plus un joyeux Ceux de Prudhomme et de Claude Simon, ce n’est pas ma tasse de thé. Mais je suis probablement beaucoup plus consensuel que vous. J’avais lu “Le procès-verbal” avec beaucoup de plaisir. D’abord, Le Clézio est très beau…GQ Vous Non, il est mieux que Un genre de Viggo Mortensen en plus vieux et Alors je suis comme vous, je pense qu’il n’y a pas de grands écrivains sans légèreté. Je prends des exemples tout de suite naturellement, Cervantès est très très drôle, Homère, on ne va pas dire que l’Odyssée c’est pas amusant ! C’est formidablement amusant. Rabelais c’est amusant, je soutiens que Chateaubriand, c’est amusant…GQ Et Proust aussi…JdO Quant à Proust, dont les gens disent souvent qu’il est ennuyeux, je ne peux pas lire Proust sans éclater de rire ! C’est très drôle. Il y a une exception de quelqu’un que j’aime beaucoup et qui n’est pas très drôle, c’est Marguerite Yourcenar. Mais il y a beaucoup d’écrivains, eux, qui exagèrent. Je me rappelle que, je ne sais plus à propos de qui, on avait proposé pour un prix ou pour une élection à l’Académie, et je me souviens que quelqu’un avait dit, à propos de Claudel “c’est très bien, c’est très bien, mais il insiste trop sur le côté emmerdant.”GQ Alors Le Clézio c’est une littérature très très sérieuse…GQ Ma thèse c’est qu’on punit la légèreté. On la paie très cher la légèreté. Et en fait quand on vous lit, on voit que vous n’êtes pas du tout un écrivain léger, qu’en réalité c’est dans la vie que vous mettez un peu de superficialité, de frivolité, mais que vous avez fait Normale Sup rue d’Ulm, que vous êtes agrégé de philosophie, et vos livres parlent de Dieu, de la mort, de métaphysique… Vos livres sont plus sérieux que vous ne le laissez paraître !JdO Je vais me vanter un peu on disait à quelqu’un que j’admire beaucoup, et que vous admirez sûrement beaucoup aussi, qui est Toulet. On disait à Toulet “ce que vous faites est léger.” Et Toulet répondait “léger, léger, bien sur léger comme de la cendre.” C’est un écrivain qui a été très oublié et on a été quelques uns à le faire revivre. Je pourrais vous citer du Toulet…GQ … Toute l’après midi ? Mais on a pas le temps parce que vous avez un rendez-vous après. Qu’est ce que c’est d’ailleurs que ce rendez-vous qui est plus important que notre entrevue ?JdO Il n’y a pas de rendez-vous plus important que notre entrevue, mais ce sont des radios et des télés. Je suis en train de me livrer à ce que vous connaissez, qui est la Est ce qu’il faut faire de la promotion ? Certains auteurs ne la font pas du J’admire assez Le Clézio ou Modiano qui ne font rien. Les gens disent que j’adore la télévision, ce n’est pas vrai, je n’adore pas ça. Mais quand j’y suis, je ne vais pas bouder. Les gens sont d’une gentillesse Mais le danger c’est qu’ils sont tellement gentils que l’on pourrait passer sa vie à aller sur tous les plateaux expliquer qu’on est un Mais ce que je ne comprends pas chez Bernard-Henri Lévy, que j’aime bien, et chez Houellebecq, c’est qu’ils disent qu’ils sont persécutés. Ils ne sont pas persécutés, si ?GQ Non, mais très attaqués, beaucoup plus que Contrairement à Bernard-Henri Lévy, que j’aime bien, qui est charmant, je ne pense pas que la littérature soit une guerre. Je ne fais la guerre à personne et je pense que la littérature est d’abord un plaisir. Un plaisir d’un niveau très élevé, un plaisir qui demande des efforts, un plaisir différent que d’aller jouer aux courses ou d’aller dans une boîte de nuit, mais c’est un Toulet a écrit à la Villa Navarre qui était la maison de ma famille à Pau. Et il a écrit ce que j’ai aimé le plus au monde les femmes, l’alcool et les paysages ». Et je trouve ça marrant que ce soit dans cet ordre là. Vous êtes d’accord avec le premier et le dernier mais pas tellement l’alcool ?JdO Non pas l’alcool, mais vous savez, tous mes amis sont des C’est pour ça que vous me donnez un whisky pendant que vous buvez votre thé, c’est très aimable. Et pourquoi tant de sobriété finalement, vous auriez pu être un alcoolique mondain ?JdO Je suis déjà un homosexuel d’honneur. Je trouve ça Ca veut dire quoi “un homosexuel d’honneur” ?JdO J’ai trouvé ça dans Paul Veyne, j’admire beaucoup Paul Veyne et il a écrit un petit livre sur Michel Foucault. Il avait décerné à Veyne le titre d’ “homosexuel d’honneur”.GQ C’est honorifique mais on n’est pas obligé de Exactement. On n’est pas obligé de pratiquer. J’ai écrit très tard, après 30 ans. Pas parce que je ne connaissais pas la littérature, mais parce que je la connaissais un peu et que j’avais du mal à m’ajouter à nos amis à Flaubert, à Stendhal, à Proust, à Aragon. Et puis, j’ai fini par écrire sous les ricanements de nos camarades…GQ Et dans une indifférence quasi J’ai commencé parce que je voulais plaire à une fille, donc je dépose mon manuscrit chez Gallimard…GQ C’est L’Amour est un plaisir ?JdO Oui. Et puis j’attends, j’attends, une semaine, pas de réponse. J’ai appris après qu’il fallait attendre trois mois. Et je vais le déposer en face chez Julliard un samedi soir, le dimanche matin le téléphone sonne et c’est Julliard qui me dit “C’est un chef d’œuvre, c’est mieux que Sagan, on va faire un succès formidable”. Ca n’a pas été un succès formidable pour deux raisons. D’abord parce que c’était moins bien que Sagan et deuxièmement parce que j’avais contre moi une grande puissance qui était Le Figaro. On n’imprimait pas mon nom dans le Figaro parce que j’avais fait un article négatif sur Pierre Brisson, qui était, à l’époque, le directeur du La fameuse phrase “on ne peut à la fois être directeur du Figaro et avoir du talent” , qui est drôle surtout quand on l’est devenu par la suite, directeur du C’est quand même drôle. Ce qui m’amuse dans la vie, c’est ça ! Je me fiche du patron du Figaro, et quelques années après, je le deviens ! Autre exemple la famille de ma mère est ultra catholique, ultra conservatrice, et c’est dans cette famille-là que né Lepeletier de Saint Fargeau, qui est mon arrière grand-père direct par les femmes, qui était député de la noblesse à la Constituante, conventionnel, ami de Robespierre et il vote la mort du Roi. Et il est assassiné le jour de l’exécution du Roi, le 21 janvier 93 par un garde du roi indigné que quelqu’un qu’il avait vu si souvent à Versailles ait voté sa mort. Vous voyez les contradictions ?GQ Bien sur. Mais je reviens quand même sur La gloire de l’Empire. Parce qu’on vous reproche d’écrire toujours le même livre, et ce livre-là, c’est peut-être votre chef d’œuvre, un roman méconnu, à la Tolkien un peu, où vous réinventez tout un monde, un pays avec des cartes géographiques, une histoire fictive. Est-ce que finalement vous n’auriez pas eu peur d’être un écrivain d’avant garde ? Est-ce que vous n’avez pas choisi le succès pour être aimé, par facilité ?JdO Très bonne question. J’avais donc écrit ces livres chez Julliard. Et puis au bout de quatre livres qui n’avaient pas eu de succès, j’ai écrit un livre qui s’appelle Au revoir et merci, et ça voulait dire que j’ Vous pensiez honnêtement arrêter ?JdO Je le pensais. J’étais à ce moment-là à l’UNESCO où je m’occupais de travaux culturels sur le plan international, des congrès, des trucs comme ça, l’histoire, l’art, la philosophie … Et je me suis dit que ces sciences humaines feraient un formidable roman et j’ai écrit un roman de 800 pages. Julliard est mort, Grasset me demandait un livre, donc j’ai été l’apporté au neveu de Grasset qui s’appelait Bernard Privat, si vous l’avez connu. Il me dit “Tes premiers livres, c’était léger, amusant, c’était bien. Celui-là c’est terrible, très dur à lire, 800 pages, c’est difficile. On va le publier mais ne t’attends pas à un grand succès.” Furieux, je l’ai repris, je l’ai apporté chez Gallimard et il a fait 300 000 exemplaires. Et j’ai été élu à l’Académie, sur ce C’était en quelle année ?JdO En A l’âge de 47 ans. Ce qui a fait de vous le plus jeune écrivain élu à l Depuis le début du siècle, mais au 18ème il y avait beaucoup de gens qui étaient élu à 29 ans…GQ Enfin, 47 ans, c’est quand même assez rare aujourd’hui. Ca veut dire que moi qui ai 43 ans, il faudrait que je me Oui, oui, vite, vite !!!GQ êtes-vous un incompris ? Pensez-vous qu’il y a un malentendu entre votre œuvre et votre personne publique ?JdO Nous sommes tous incompris. Quand nous lisons les articles sur nous, naturellement quand ils sont mauvais nous sommes incompris et quand ils sont bons, souvent on se dit “ce n’est pas ça que je voulais dire.” Alors incompris je ne le suis sûrement pas et je ne vous conseille pas de penser que vous l’êtes. Parlons un peu de vous. Voulez-vous qu’on fasse les choses croisées ?GQ Mais avec plaisir. Parlez-moi de moi s’il vous 99 francs, c’est quand même… Malraux parlait de l’irruption du roman policier dans la littérature avec Faulkner. Vous c’est l’irruption de la publicité dans la littérature. C’est un événement sociologique et littéraire. Vous savez, il n’y a pas de succès qui n’ait pas un sens quand même. Ce qui est vrai c’est qu’on ne sait pas ce que la postérité Ca c’est une de vos grandes angoisses ?JdO Oui, c’est une angoisse. J’aimerais que dans 30 ans, les jeunes gens lisent…GQ Dans 30 ans vous vivrez toujours, d’abord !JdO Vous connaissez la réponse si belle de Woody Allen ? “Qu’est ce que vous voudriez que l’on dise de vous dans 100 ans ? Il est pas mal pour son âge.” C’est pas merveilleux ?GQ Bon vous m’obligez à lire la page 38 de Qu’ai-je donc fait ». À la page 38, vous dites “Qu’ai je donc fait ? La vie est dure, elle est cruelle. Il n’est pas exclu que la réponse soit rien ! A défaut de génie…”, autodénigrement par protection ?JdO Non, ce n’est pas de la fausse modestie. Je veux bien que l’on me dise que je suis insupportablement orgueilleux. C’est vrai que j’aurais voulu… je ne suis pas complètement paranoïaque, je sais que je ne suis pas Chateaubriand, ni Montaigne, ni Rimbaud. J’aurais beaucoup voulu être Barrès, et je ne suis pas sûr de l’être, c’est vrai, je ne suis pas sûr de l’ Alors vous voyez, vous aussi, tout comme Bernard Henri Lévy et Houellebecq, vous vous Non, je ne me plains pas du public et des médias. Ils m’ont servi. Si je me plains de quelqu’un, c’est de moi. C’est moi qui n’ai pas fait un livre suffisamment achevé, c’est moi qui n’ais pas travaillé assez, je n’ai pas suffisamment de talent, je ne suis pas sûr d’être Mauriac ou Anatole France. Ce serait merveilleux, ce serait un rêve. Vous aussi je suppose ?GQ C’est sûr que je pourrais signer “Le Culte du Moi” ! Non moi je voudrais recueillir vos conseils à un jeune gandin, à un pauvre type qui a eu du succès trop tôt et qui est angoissé autant que vous. Qu’est ce qu’il faudrait pour être à la fois léger, rigolo, s’amuser, tout en arrivant à se faire passer pour un écrivain ?JdO C’est très difficile parce qu’à notre époque, et ça n’a pas toujours été le cas, à notre époque un écrivain est malheureux. Il y a des écrivains qui n’ont pas été malheureux, La Fontaine a toujours été léger, éblouissant, brillant. Rimbaud a changé les Et Flaubert. Il faut souffrir ! Il faut rester seul !JdO Flaubert a changé les choses. Je dirais que la crise de 29 a changé les choses, le sida a changé les Et la crise de 2008 encore Oui, 2008 va changer les choses. Et c’est un grand paradoxe, le bonheur est une espèce de contrepoison au temps. Dans cette époque où il faut souffrir pour avoir du talent, c’est l’inverse, et c’est ce que j’appelle le cul de la fermière. C’est vrai que j’ai eu le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire que j’ai eu une vie agréable, j’en ai profité, et en plus, je veux le cul de la fermière qui est la Vous dites “c’est foutu, toi comme moi Frédéric, tu souffriras toute ta vie, on ne te prendra jamais au sérieux parce que tu t’amuses trop”. C’est affreux ce que vous venez de me dire. Je suis fichu !JdO D’abord, mon cher Frédéric, tu as devant toi, je te tutoie, quelque chose de merveilleux devant toi, c’est vrai, tu as du temps devant toi. Et moi je n’ai plus beaucoup de temps. S’il y a une mélancolie en moi, c’est que le nombre d’années devant moi devient un peu Toi tu es né en 1925 et je suis né en 40 ans de différence, tu te rends compte…GQ Oui, mais moi je picole donc mon espérance de vie est plus On pourrait jouer Houellebecq-Lévy et Beigbeder-d’ Dans l’émission où on était sur Canal +, Denisot a conclu en disant vous devriez écrire un livre ensemble qui s’appellerait “99 ans”.JdO C’est une idée de génie. J’ai une formule que l’on utilisait beaucoup pour le mariage mais qu’on peut utiliser pour la vie, c’est il y a 40 mauvaises années à passer, après, c’est épatant. Tu vas voir, maintenant tu as devant toi tout le bonheur, ça va être délicieux, les gens vont te reconnaître de plus en plus, tu vas devenir sérieux, tu fais un entretien avec moi, c’est excellent pour toi, et excellent pour moi…GQ Surtout pour moi. Je recommence à vous vouvoyer… Je peux vous dire quelque chose ? J’ai l’impression que vous avez fait semblant d’être vieux très tôt, ce qui permet d’avoir la Et maintenant je retrouve une espèce d’adolescence. Peut-être que je retombe en enfance. C’est C’était une stratégie ou ce n’était pas calculé ?JdO Je te jure que rien n’est calculé. L’idée de raison m’est étrangère, l’idée de stratégie m’est Mais quand même, C’était très novateur. Parce qu’aujourd’hui, quand ils sont vieux, les écrivains ont envie d’être jeunes et voilà quelqu’un d’assez jeune qui très tôt s’est dit qu’il allait se faire passer pour vieux, entrer à l’Académie, porter des cravates en tricot, comme ça on serait gentil avec lui. Et à l’époque ça a très bien marché cette histoire. Même Bernard Frank a cessé de dire du mal de vous !JdO Il m’avait pris comme tête de turc, et je ne répondais jamais, et un beau jour…GQ Je veux vous faire souffrir un peu, rappelez- moi ce qu’il avait dit, la phrase la pire c’était je crois J’adore Jean d’Ormesson. Si seulement il n’écrivait pas de livres ».JdO Oui, un truc comme ça. Et alors évidemment, je ne répondais jamais, et un jour l’Observateur m’a demandé si je voulais répondre et j’ai dit oui, je vais répondre ! Et j’ai fait cet article, que vous avez peut-être lu, et qui était assez méchant et qui, je crois, l’a Aujourd’hui plus personne ne vous A mon âge !GQ Vous voyez, vous Tu verras, tu ne seras plus éreinté quand tu auras 70 ans. Essaye juste de ne pas en mourir !GQ Oui, il faut rester vivant, comme dit Houellebecq. Il y a dans ce livre Qu’ai je donc fait, un chapitre qui est intitulé une page rude à écrire », sur cette fameuse C » et c’est un basculement inédit chez vous dans la confession impudique. C’est assez inhabituel et je me disais êtes vous entrain de vous angotiser ?JdO De ?GQ De vous angotiser, de devenir Christine Angot ?JdO Non. Je vais te dire, cette histoire, dont je peux très difficilement parler…GQ Ca va, il y a C’était il y a 50 ans. Et tu le croiras si tu veux mais ça m’a terriblement marqué. D’abord parce que mon père est mort, bon, j’ai couché avec ma cousine germaine, c’est pas très grave, dans une famille…GQ C’était la femme de votre cousin ? Ça va, ce sont des choses qui arrivent !JdO Mais c’est pour ça que je raconte la famille, ce qu’était ce Un milieu très Naturellement la sexualité n’existait pas, la famille était très unie. D’ailleurs, je me suis très mal conduit, parce que non seulement je suis partie avec elle mais je suis Oh, ça va !JdO Non, c’est honteux. Et elle, elle est restée là !GQ C’est beau d’avoir encore un pincement au cœur très longtemps Et ça je l’ai évidemment beaucoup caché, je n’en parlais pas et j’ai eu besoin d’en Donc vous entrez dans cette zone qui est l’autobiographie exhibitionniste qui est la grande tendance, Catherine Millet, Christine Angot, Annie Ernaux…JdO Dieu m’en Ah mais moi j’aime beaucoup l’autobiographie. Vous n’allez pas nous faire un témoignage, une confession ?JdO Je vais te dire, on pourra peut-être dire que ce livre est une biographie non J’ai une anecdote un soir, avec Bernard-Henri Lévy, c’est authentique, nous avions bu pour fêter la sortie d’un de mes livres, je crois, L’Amour dure trois ans, et on est venu chanter l’Internationale sous vous fenêtres…JdO en chantant “Il n’est pas, de sauveurs suprêmes, Ni Dieu, ni César, ni tribun”GQ C’est authentique, on est venu ici à Neuilly avec Bernard-Henri Lévy et Jean-Paul Non. Je n’étais peut-être pas là, ou je dormais. Mais j’aurais bien chanté avec D’où vient cette tristesse gaie qui est dans vos livres. Vous dites “une fête en larmes” c’est un vers…JdO C’est Homère. C’est pas sublime ? Sûrement que j’ai un tempérament heureux, mais vous mettez le doigt dessus. L’histoire de C » a été dramatique pour moi, et avoir perdu le château de Saint-Fargeau a été une grande Vous étiez vraiment enraciné ? On a l’impression que vous aimez les voyages, la Grèce, l’Italie, et en fin de compte cet endroit là comptait tant que ça ?JdO Tu veux que je te dise quelque chose que je n’ai jamais dit ? En réalité, ça m’était assez égal. Je me rappelle que quand j’avais 15, 16 ans, je passais mes étés à Saint-Fargeau, et qu’est ce que je faisais ? J’allais me baigner dans l’étang, je faisais du vélo, et le soir j’entendais à la radio à Saint-Tropez. Et bien que je ne boive pas et que je ne danse pas beaucoup, ça me faisait formidablement envie, et moi j’étais coincé à Saint-Fargeau. L’idée d’être coincé là me tuait et je n’aurais jamais pu m’occuper de Saint-Fargeau. Mais j’ai vu la peine que ça faisait à ma mère. Ma mère était née là, sa mère était née là et morte là, son arrière grand-mère était née là et morte là, et ça continuait comme ça…GQ Et qu’est devenu Saint-Fargeau ?JdO Ce sont des étudiants qui l’ont repris. Un type qui s’appelle Guyot et qui le fait vivre en faisant visiter le château. C’est vrai que les visites ont explosé en partie grâce au…GQ Au livre puis au téléfilm, Au plaisir de Au plaisir de Dieu a été un grand succès puis ensuite il y a eu le téléfilm de Mazoyer, que j’ai adoré, qui est un type charmant. Et ça a été un succès. Il n’y avait que deux chaînes à cette Oui, je sais. Je l’ai vu quand j’étais Quand j’étais directeur au Figaro, c’est vieux, c’était il y a 30 ans, pas si vieux que ça, il n’y avait pas de téléphones portables. Il y avait deux chaînes seulement et on a fait 76% d’ Tout le monde regardait La France Cela faisait penser au Guépard, un Guépard Mon vieux, on a demandé à Burt Lancaster de faire le grand père et il a accepté. Il a demandé comme salaire 5 fois le budget initial. On a demandé à Laurence Olivier, qui a accepté, qui a demandé 3 fois le budget… En désespoir de cause on a trouvé le type qui meurt au début d’un film que j’adore qui est Les tontons flingueurs, Jacques Dumesnil. Tout le monde critiquait ce choix mais il a été Ce n’est pas sur la décadence mais sur l’arrivée de la modernité. C’est la fin d’une certaine Le grand complot de la modernité comme dit Michel Mohrt. En un sens, c’est l’inverse de 99 Une autre cause de votre éventuelle mélancolie, c’est que vous êtes un auteur métaphysique, et ça, dans tous les livres. Vous êtes quelqu’un qui finalement regrette de ne pas parvenir totalement à croire en Attends, il faut que je dise deux petites choses. D’abord, je passe pour un écrivain catholique, c’est une imposture, je ne suis pas un écrivain catholique, je suis agnostique, ce qui ne veut pas dire Vous savez que vous ne savez Et c’est très douloureux. Et la deuxième chose qu’on m’a beaucoup dite “vous avez beaucoup écrit de livres sur Dieu, finalement, est ce que vous y croyez, oui ou non ?”. J’ai écrit que je ne pouvais pas dire si j’y crois ou pas, on ne peut pas savoir. Nous sommes dans le temps comme les poissons sont dans l’eau. Les poissons ne pensent pas qu’il y a une autre possibilité que d’être dans l’eau et nous n’avons d’autre possibilité que d’être dans le temps. Or, nous sortirons du temps pour entrer dans l’éternité, ça c’est sûr. Nous serons tous dans l’éternité. Enfin nous n’y serons plus puisque nous ne serons plus. Mais quelque chose de nous aura passé dans l’éternité, ne serait ce que notre souvenir. Et toute la question est de savoir si cette éternité a un sens ou si elle n’en a Est-ce que ce n’est pas la littérature l’accès à l’éternité, d’une certaine façon. Votre Dieu, c’est la littérature. Finalement les choses sont simples. Il suffit de m’appeler et je vous explique Je vais te répondre sincèrement. Dieu sait que j’ai aimé les livres, mais la littérature ce n’est pas grand chose à côté de Dieu. La seule chose c’est qu’on ne sait pas s’il existe. Tu sais, la formule juive que j’aime tellement c’est “ce qu’il y a de plus important c’est Dieu, qu’il existe ou qu’il n’existe pas.”GQ Il y a aussi une jolie parabole avec les rabbins et le cocher dans le livre. Elle est bien, vous ne voulez pas me la raconter celle-là ?JdO Elle est merveilleuse. C’est le grand rabbin qui revient d’un enterrement, il a fait un discours magnifique et son assistant lui dit “Magnifique Rabbin”, et le rabbin lui dit “qu’est ce que je fais, rien du tout, je ne suis rien”, et son assistant se prend la tête dans les mains en criant “mais si vous n’êtes rien, alors que suis-je moi ? l’ombre de rien” et son second assistant dit à son tour “mais c’est horrible, si vous deux n’êtes rien alors moi je suis encore moins que rien, je ne suis que poussière” et le cocher tout à coup s’arrête, se retourne, les larmes coulent sur son visage, et lui dit “si le grand rabbin n’est rien, que son premier assistant est moins que rien et que son second n’est que poussière, qu’est ce que je suis moi pauvre cocher ?” et on entend la voix du rabbin assis dans la calèche qui s’écrie “mais pour qui il se prend celui-là!” C’est une histoire Rires. Mais je pense quand même que votre vrai Dieu a été la Oui, mon Dieu est la littérature. La seule chose…GQ C’est la chose en dehors des choses matérielles…JdO Dans le temps, dans le temps ! Pour la durée de ma vie, oui. Mais pour l’éternité… Ça nous fera une belle jambe dans l’éternité, d’avoir été, même, de grands Est ce que vous lisez encore vos contemporains ? J’ai lu dans ce livre que vous disiez “La littérature vivante je l’envoie se faire foutre avec beaucoup de gaieté”.JdO J’avais mis “La littérature vivante contemporaine, je lui chie dessus”. Et mon éditrice m’a dit vous ne pouvez pas mettre “je lui chie dessus” et j’ai dit “qu’elle aille se faire foutre”, voilà…GQ Dernier film vu ?JdO J’en ai vu un hier, formidable, sur TCM, de Billy Wilder, Assurance sur la mort. Avec Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson sur un scénario de James M. Dernière chanson J’en ai entendu une tout à l’heure de quelqu’un que j’aime, que j’ai toujours bien aimé…GQ Carla Bruni ?JdO Je dois dire que je la connaissais un peu, je ne l’avais pas revue, et un jour dans une voiture, ma fille m’a fait entendre une chanson pour Raphaël et j’ai trouvé ça très Et vous trouvez qu’elle a une bonne influence sur son mari ?JdO Moi je crois. Je crois qu’elle lui a retiré un peu de beauté bling-bling, je crois qu’elle est très bonne à Oui, parce qu’il aurait pu faire beaucoup de tort à Neuilly à force. Il ne faut pas que Neuilly soit trop Neuilly doit être horrifié par Sarkozy. Il y a quelqu’un d’autre que j’aime beaucoup évidemment, c’est Julien Qui s’est fait tatouer…JdO “Marcel Duchamp” sur une épaule, “Jean d’Ormesson” sur l’autre. Et je trouve que c’est très bien, ce qu’il Le dernier restaurant où vous ayez dîné ?JdO Pendant des années, j’ai été déjeuner au restaurant avec des dames. Je crois que le meilleur restaurant de Paris, qui n’est pas donné d’ailleurs, c’est le Ah, c’est très bien. Et à déjeuner c’est très Et il y a beaucoup de bruit, mais je vais souvent là avec Michel Un bel hôtel que vous pourriez me conseiller ?JdO J’ai adoré les hôtels. J’aurais pu vivre d’hôtel en hôtel. J’aime les grands hôtels, j’aime beaucoup le Ritz, le Bristol, le Beau Rivage à Lausanne, qui était si cher à Nabokov. Les Trois Rois à Bâle. Précipite toi ! Va voir la Fondation Beyeler et va aux Trois Rois. Sinon il y a des tas de palaces à Ravello, en Italie. Le Caruso Belvedere à Ravello. Ça ce sont des grands hôtels mais il y a de petits hôtels qui sont charmants. J’hésite…GQ Attention, il ne faut pas trop donner les bons plans où l’on veut être tranquille. Donnez en juste un ! Allez…JdO A Symi, il y a de tout petits hôtels merveilleux. Une île grecque, proche de la côte turque. La plus méridionale des îles grecques s’appelle Kastellorizo. Il y avait 20 000 habitants et 18 000 sont partis pour l’Australie parce qu’ils n’avaient pas de travail. Il reste donc 2000 habitants et il y a un petit hôtel qui correspond à 2000 habitants et qui est quelque chose…GQ Mais il faut prendre deux avions, trois bateaux…JdO Il faut faire Paris-Athènes, Athène-Rhodes, Rhodes- Kastellorizo, ça prend trois jours !GQ Vous vous habillez où ?JdO De temps en temps je m’habille en jean, et de temps en temps, je fais une folie, je prends… Ce qu’il y a de mieux !GQ C’est quoi ? Charvet ? Hilditch ?JdO Oui, Charvet, Hilditch. Il faut un costume de Ah voilà. En même temps, il ne faut pas trop le dire, il faut que ça reste secret. Votre parfum ?JdO …..GQ Voyons Jean, vous êtes un sex-symbol, les filles rêvent de vous. Il me faut le parfum Jean d’ J’avais une eau de toilette qui était L’Eau de Lanvin. Et L’Eau de Lanvin a disparu et Bernard Lanvin continuait pour moi la production. Pour moi et pour quelques autres, il a continué pendant 10 Vous dites que la seule chose que vous retiendrez de toute votre vie c’est un escalier blanc et bleu dans les Pouilles. Je relis la fin de votre dernier livre “J’ai aimé l’eau, la lumière, le soleil, les matins d’été, les ports, la douceur du soir dans les collines, et une foule de détails sans le moindre intérêt, comme cet Olivier très rond dont je me souviens encore dans la baie de Fethiye.. ” C’est où ?JdO Fethiye, c’est sur la côte Turque entre Antalya et Bodrum. Il y a une baie sublime avec un olivier D’accord. Bodrum c’est le Saint-Tropez Non, c’est sauvage comme Plus Antalya, oui, mais pas cette baie-là. Et l’escalier blanc et bleu existe dans le Pouilles. Je ne me souviens plus si c’est à Ostuni ou à Villa FrancaGQ Donc je me suis trompé. Moi, je pensais à Tricase Porto. C’est un petit village au bord de la A côté. Vous connaissez les Pouilles ?Le téléphone sonne. Il prend C’est une charmante personneGQ Mais je veux en savoir plus. Mais ça ne s’arrête donc jamais ?JdO Si ça s’ Il y a quand même un moment où l’on se calme ?JdO Il reste des amies qui ont On suscite la pitié ?JdO Regarde l’état dans lequel est François C’est vrai ? J’ai lu ses livres sur Il ne quitte plus l’hôpital Il ne peut plus rentrer chez lui. Parles avec eux et tu te dis que tout va bien. Et puis tout d’un coup tout C’est Alzheimer ?JdO Quand ce n’est pas Alzheimer, c’est une maladie du langage où les mots viennent les uns à la place des C’est fou pour un écrivain, de ne plus connaître les C’est Il faut avoir de la chance en fait, la chance de passer au À travers la haine, à travers la maladie, à travers les Et d’essayer de n’en déclencher aucune. Est-ce que ce n’est pas quand on a eu de la chance au départ qu’on est finalement un peu abrité ?JdO J’ai eu évidemment une enfance protégée… On ne peut pas faire l’économie de la révolte. Et tu vois bien que moi, n’ayant pas été fasciste, n’ayant pas été trotskiste, je me suis dit qu’il fallait se rebeller d’une façon ou d’une autre et je suis parti avec ma cousine ! C’était pour marquer mon indépendance. On ne peut pas faire l’économie de la révolte…GQ C’est ça en fait ! C’est un élément central de votre vie dont vous ne parlez que Je l’ai caché, caché, caché…GQ Ta révolte c’était de foutre une espèce d’énorme bordel dans la J’ai foutu le bordel dans la famille. Tout le monde était en larmes. On a dit aux enfants que j’étais mort. Parce qu’on n’allait pas leur expliquer ça… Et 20 ans après, il y a 20 ans, je vois des neveux qui me disent “Oncle Jean, vous vivez !”GQ Mais ils n’avaient pas vu la télé ou quoi ?JdO Mais ils étaient tout petits, ils avaient 5 ou 6 ans et quand ils ont eu 18 ans ils ont compris que je C’est fou cette histoire. Parce que vu de l’extérieur, ça ne semble pas si grave. Ce sont des histoires très romanesques. D’autres partent avec la sœur de leur Ca c’est un peu plus L’amour est plus fort que tout. Et si cette histoire avec “C” n’a pas marché, je pense qu’il ne fallait pas hésiter une seconde. D’ailleurs on ne les prend pas, c’est comme ça ! On crève dernière question, c’était la fameuse question d’Arthur Cravan à Gide Monsieur d’Ormesson, où en sommes nous avec le temps ?JdO Evidemment, c’est Et vous connaissez la réponse de Gide ? Il donne l’ Il donne l’heure !GQ “il est six heures moins le quart”. Il paraît que c’est inventé par Si c’est inventé, c’est très brillant aussi.
Jevous propose de commencer la journée avec ce texte inspirant de Jean d'Ormesson ! « À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on
Le train de la vie À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit qu’ils voyageront toujours avec à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage…Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre démissionneront même éventuellement l’amour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’ succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci d’être un des passagers de mon si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous. »Jean d’Ormesson
Del'enfant espiègle et tendre, vivant dans son Berry natal où la vie après-guerre était encore rude mais tellement remplie de l'affection des trois femmes qui l'ont élevé ; en passant par le jeune homme virevoltant et croquant la vie à pleines dents, dans l'enthousiaste facilité des fabuleuses années 60-70

On se représente difficilement jusqu'à quel point la nature humaine peut être dénaturée Souvenirs de la maison des morts p299 de Dostoïevski Dostoïevski Une citation de Dostoïevskiproposée le vendredi 01 décembre 2006 à 000000Dostoïevski - Ses citations Citations similaires Il y a énormément de gens qui sont malades ... de leur santé, je veux dire de leur certitude démesurée d'être des gens normaux, et qui de ce fait, sont imbus d'une terrible prétention, d'une effrontée satisfaction d'eux-mêmes. Journal d'un écrivain année 1877 - DostoïevskiLa tyrannie est une habitude malsaine qui se développe progressivement et dégénère en maladie. Souvenirs de la maison des morts p294 - DostoïevskiLa même société qui abhorre le bourreau professionnel n'éprouve aucun dégoût pour le bourreau gentleman Souvenirs de la maison des morts p295 - Dostoïevski Votre commentaire sur cette citation. Contribuer

Ninterrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur. Le célibat est une station qui attend le passage du train de l'amour. Rien n'est plus proche de l'absolu qu'un amour en train de naître. Le train de tes injures roule sur le rail de mon indifférence. Je suis toujours en train de m'étonner moi-même.
A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit qu’ils voyageront toujours avec à une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyage…Au fur et à mesure que le temps passe,d’autres personnes montent dans le ils seront importants notre fratrie, amis, enfants,même l’amour de notre démissionneront même l’amour de notre vieet laisseront un vide plus ou moins seront si discretsqu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,de bonjours, d’au-revoir et d’ succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagerspourvu qu’on donne le meilleur de ne sait pas à quelle station nous vivons heureux, aimons et pardonnons !Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage…Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci d’être un des passagers de mon si je dois descendre à la prochaine station,je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train. » Jean D’Ormesson Unemétaphore à la portée de tous.Acordam voys acvompagbe et vous aide à gérer vos déséquilibres émotionnels.Hypnose, méditation; marche, libération de la pa A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront même éventuellement l’amour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous. Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train. jqR2.
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